Portrait du Mois Février 2022

Diplômé d’un DEA en informatique, et de l’IAE Paris, vous débutez votre carrière par la Maîtrise d’Ouvrage puis la direction de projets au sein de différentes sociétés d’assurance…

Titulaire d’un DEA en informatique industriel, j’ai démarré ma carrière en tant qu’informaticien au sein d’une société d’assurance la Winterthur. Ma mission avait pour objet la validation (recette) d’une solution informatique pour l’assurance-crédit. Une chance, seulement quelques mois après mon intégration, j’ai pu exercer mes premiers actes managériaux en recrutant une équipe d’une dizaine de Consultants métier pour m’épauler. Puis, j’ai accompagné cette solution dans l’ensemble de la chaîne de valeur informatique. Finalement très tôt dans ma carrière, j’ai identifié tous les domaines de l’informatique, et plus largement les fonctions métiers : le commerce, la gestion, la comptabilité et la finance. C’est ainsi que j’ai appris le métier de l’assurance… 

A la suite de cela, j’ai dirigé différents Projets Métier. A titre d’exemples symboliques, je citerais déjà le programme de CAMCA. J’ai y rejoint le Directeur Général pour sa mise en oeuvre, avec pour responsabilité, l’informatique et la gestion. Je partais d’une feuille blanche au sein d’un grand groupe le Crédit Agricole… une expérience très intéressante ! 

J’ai aussi collaboré, au sein d’Auxia une filiale de Malakoff, à la cocréation avec le secteur bancaire (le Crédit Lyonnais à l’époque) d’un nouveau produit : un outil d’assurance obsèques. Et, j’ai été très marqué par la dimension marketing du projet. Le succès a été unanime, et il le reste de nos jours. 

Dix années épanouissantes dans le management, et par la diversité des métiers rencontrés dans le domaine de l’assurance ! 

C’est en 2003 au sein de Groupama, que j’ai été sollicité pour accompagner un vaste programme, visant à déployer les méthodes et les outils des assurances collectives au sein des Caisses Régionales. Engagé par Groupama, j’ai été nommé Directeur de la Maîtrise d’Ouvrage en 2010 puis, Directeur des Opérations Prévoyance/Santé Collectives de Groupama SA.  

Fort de votre réussite au sein de Groupama SA, vous êtes donc nommé en 2012 Directeur des Opérations Prévoyance/Santé Collectives (Groupama Gan Vie) puis en 2017, Directeur Techniques, des Opérations Prévoyance/Santé et des Systèmes d’Information pour Groupama Centre Atlantique…

Un vrai challenge de basculer au cœur du processus métier en 2012 ! 

Et je dirais, un changement radical pour diriger des équipes de 250 collaborateurs, chargés de la gestion des dossiers commercialisés par 700 agents Gan et des courtiers d’assurance. 

En parallèle, j’assurais la responsabilité du contrôle et de l’audit des délégataires de gestion. 

Cette nouvelle voie au service du secteur commercial m’a passionnée ! 

En 2017, l’opportunité d’entrer dans un Comité de direction d’une Caisse Régionale de Groupama m’a été offerte. J’ai pu découvrir la relation institutionnelle à travers la gestion des échanges avec son Président et le Conseil d’administration local. Certes, des fondamentaux de la gouvernance de Groupama ; néanmoins il faut savoir s’intégrer. 

Je cultive et j’apprécie cette dimension relationnelle. Sans doute la raison en 2019, de ma nomination en tant que Directeur du Marché Entreprises, Courtage, Santé/Prévoyance et des Systèmes d’Information. Ce management de 100 commerciaux répartis dans 10 départements chargés de la vente de tout type d’assurance, a confirmé mes appétences pour le secteur commercial. 

Diriger une équipe de commerciaux, c’est : les manager, les fédérer et leur donner de l’amour !  Savoir décider est essentiel, rester disponible pour son équipe l’est tout autant. D’ailleurs en saluant un collaborateur, je peux percevoir son état d’esprit. Si celui-ci n’est pas positif, j’essaie de comprendre voire si besoin, de provoquer une rencontre afin d’essayer de résoudre le problème. J’ai engagé cette responsabilité de nombreuses fois ; elle s’est avérée concluante. Et j’ai le souvenir de ce collaborateur terne et peu investi. En fait, sa vie reposait sur sa volonté d’accompagner ses enfants à leurs entraînements de cyclisme à 16 heures 30 :  je lui ai trouvé un poste du matin au service courrier et dématérialisation, et j’ai rendu un homme heureux ! Néanmoins dans le management, la sanction doit exister. Je l’ai exercée pour des propos racistes tenus et, avec une mise à pied. Arrêter une collaboration peut s’effectuer avec respect, comme avec ce Directeur que j’ai convié dans mon dernier Comité de direction et, pour informer que l’on se séparait du fait d’une inadéquation avec le poste proposé. 

Depuis très tôt, je pratique l’intelligence émotionnelle, une méthode d’une vraie efficacité. Et j’en veux pour preuve les résultats. Dans le domaine de la gestion sous ma direction, l’indice de recommandation s’est amélioré de + 15 points en 4 ans. Lors de mes deux années à la direction commerciale, les résultats de la vente des contrats en assurance collective sont passés de 7 à 21 millions. 

Durant la pandémie, j’assurais la direction informatique et commerciale. Une crise d’une ampleur sans précédent : les équipes doivent avoir confiance dans leurs managers ! Une période selon moi inopportune, pour mesurer la productivité des collaborateurs voire les sanctionner, et compte tenu de la complexité des situations à gérer pour chacun. 

Toutes ces années de management ont été appréciées par mes dirigeants, ils ont unanimement souligné mes qualités humaines tout comme mon management agile, efficace, parfois directif et aussi opérationnel du fait de ma connaissance des processus ! 

Après avoir exercé la gestion managériale au sein de ces différentes sociétés d’assurances, une rencontre d’opportunités vous conduit vers ROAM dont vous devenez le Délégué Général le 1er juin 2021…

Ces vingt-cinq années passées dans le domaine de l’assurance, m’ont conduit à réfléchir sur mon avenir, et guidé par le sens des valeurs. 

Continuer à agir dans le domaine de l’assurance, en portant ces valeurs fondamentales du mutualisme : l’éthique, le partage et le respect. Et je ressentais, dans cette deuxième partie de carrière, le besoin de les retrouver dans une structure à « taille humaine ». J’avais cette chance de connaître Roam ; mon prédécesseur Mikaël Maslé et le Président André Renaudin lui avaient donné ses lettres de noblesse. 

Et cela m’a semblé invraisemblable lorsque Mikaël m’a suggéré de postuler à cette fonction de Délégué Général de Roam ! Finalement, je me suis rendu à l’évidence de l’opportunité de cette collaboration, au regard des attentes de Roam et de nos valeurs communes. Pour ma part, j’avais mené des missions assez larges dans différents domaines et branches de l’assurance, une forme d’adéquation avec les attentes de l’association Roam. Un poste à responsabilité passionnant à travers la coordination de 71 membres. La dimension politique et commerciale représentait un vrai challenge ! 

Et j’ai été séduit par le Président : sa grande intelligence, sa culture, sa carrière, sa droiture et sa finesse. Une relation fluide de plaisir avec potentiellement une réelle capacité d’agir. Mikaël connaissait mes valeurs de loyauté et d’engagement tout comme mes compétences et mon potentiel. Il était certain de la poursuite de son oeuvre… dans le changement. Ma décision s’est forgée, sur ma capacité à avoir les qualités pour relever les défis, cela en analysant les membres, le Président, les partenaires, l’équipe, le positionnement de Roam.  

Roam est une association qui regroupe plus de 70 adhérents, principalement des Sociétés d’Assurance Mutuelles (SAM), et des partenaires. Quelles sont les valeurs et les missions portées par ROAM ?

Roam accompagne ses membres à travers la valeur de l’expertise des métiers, celle aussi de l’anticipation permettant de se préparer aux transformations à venir. Dans nos valeurs, j’évoquerais aussi l’agilité grâce à l’observation du marché. Et afin que nos membres s’adaptent rapidement en fonction de l’actualité réglementée ou de société. Nos valeurs à caractère sociétal sont portées par la confiance et la solidarité. 

Forte de ces valeurs, Roam s’est fixée des missions. Celles d’aider les membres à résoudre leurs problématiques, de les accompagner, et aussi de les assister. L’information travaillée pour la rendre applicable et accessible constitue une aide cruciale pour nos membres. Au-delà d’informer, sur certains sujets à la demande de nos membres, des instructions sont menées pour éclairer. En fait, étudier et instruire pour aider. Dans nos missions, Roam s’attache à défendre les intérêts des mutualistes. Cela signifie, lorsque le sujet s’y prête, d’aller devant l’Autorité de contrôle et les parlementaires, afin de faire valoir les intérêts des mutualistes.  

Roam représente pas moins de 8% du marché de l’assurance, et s’engage à travers une charte éthique des adhérents dotée d’une vision. Quelles sont les activités et les avantages proposés aux membres ?

Concrètement, des groupes de travail sont proposés, permettant aux directions opérationnelles (membres et collaborateurs) de partager leurs sujets d’actualité (RH, finance, informatique, communication, distribution, etc.), voire de traiter d’un thème en particulier. Cela signifie : instruire par ce collectif, apporter de l’extérieur de l’expertise au bénéfice des membres et donner de la prospective. Chaque groupe de travail est présidé par un Directeur Général et coanimé avec le Délégué Général. Au total, neuf groupes de travail se réunissent quatre fois par an, donc… 40 réunions annuelles ! L’adhésion d’une société permet à tout salarié d’assister à la réunion de son choix. 

Roam est vraiment dans un modèle démocratique « un homme, une voix » quelle que soit la taille de la société. 

Au-delà de ces groupes de travail, un certain nombre de sujets plus transverses, nécessite une action de sensibilisation plus forte. A titre d’exemple, la cyber-sécurité qui bénéficie d’un atelier de mise à niveau sur le sujet. 

Nos Rendez-Vous partenaires sont réguliers, avec pour nos membres, des dispositifs d’accès à des outils ou de services spécifiques de façon immédiate, et dotés de tarifs préférentiels. Des services à forte valeur ajoutée pour nos entreprises adhérentes, en termes de gain de coûts et de temps, et pour le respect de leur autonomie. Aujourd’hui, ce sont 35 partenariats actifs et 71 à l’étude. 

La Convention annuelle constitue la matérialisation du Club des Dirigeants, elle n’existe nulle part ailleurs dans le domaine de l’assurance.  Elle représente une occasion unique d’échanges entre pairs ! 

Notre activité est très soutenue compte tenu de la transformation de la société et des enjeux du futur. Les membres adhèrent à une offre globale dotée d’un accès à un Club de Dirigeants, d’un réseau de partenaires privilégié, d’une capacité d’entrer en relation, d’activités ciblées de qualité, de prospective aussi. En fait, des services à forte valeur ajoutée dans une ambiance fraternelle et solidaire. 

Au final, comme me l’a souligné une Directrice Générale, en tant que membre de Roam, elle gagne : la compétence, la performance grâce au partage, l’accès à l’information, et peut-être aussi de l’argent !   

En intégrant Roam, vous y avez trouvé des acquis existants.  Fort de votre expérience managériale, quels sont vos objectifs à court et moyen terme ?

Roam a grandi, et s’est adaptée grâce au travail exceptionnel de Mikaël Maslé soutenu par le Président André Renaudin. Il importait de capitaliser sur les acquis, et de s’attacher à développer un accompagnement complémentaire encore plus opérationnel. S’adapter finalement aux besoins et à l’actualité ! 

Je suis arrivé en juin, il y a eu les Rendez-Vous de Roam, une Assemblée Générale, une Commission exécutive. Il m’a fallu les assumer dès mon arrivée, dans une forme de continuité pour les adhérents ; un enjeu de très court terme. Enfin j’ai dû engager des actions nouvelles, complémentaires à celles existantes pour les membres. Neuf mois après ma prise de fonction, je connais bien les 71 membres pour m’être déplacé afin de rencontrer tous les Directeurs Généraux aux quatre coins de la France ! J’ai coanimé plusieurs groupes de travail. Et je suis en contact avec les partenaires. J’ai une bonne connaissance de l’intimité et du fonctionnement de Roam me permettant de proposer des actions nouvelles adaptées. Il s’agit désormais de travailler sur Roam 2023-2025. 

Une nouvelle feuille de route pour ROAM, quels en sont vos challenges ?

C’est l’objet d’un plan stratégique engagé avec le Comité exécutif et le Président. Nous avons défini sept chantiers stratégiques, sponsorisés pour chacun par un Directeur Général, qui va rendre ses conclusions à l’été, et pour la trajectoire 2023-2025. 

Et tout cela se déroule, comme le souhaitait le Président, dans une forme de continuité. Un passage de témoin en douceur, et un ajustement dans la phase de transition que j’apporte. 

Donc une réflexion stratégique, dotée d’un plan stratégique à trois ans, sur les ambitions pour le futur de Roam. Avec des axes fondamentaux de questionnement : comment être suffisamment représentatif pour permettre à nos petites et moyennes entreprises d’assurance de continuer à exister dans un monde qui se complexifie ? Comment donner à nos adhérents les meilleurs services ?  Quels sont les moyens pour leur offrir l’opportunité d’être en avance, d’anticiper et d’agir ? 

Et les exigences du monde vont s’amplifier, les besoins de s’unir pour être plus forts vont de ce fait croître… 

Aujourd’hui, je ressens de belles satisfactions. La construction d’une relation de confiance avec le Président, une forme de reconnaissance par les adhérents, et cette aptitude à créer des idées nouvelles et des dispositifs innovants pour nos membres.   

Contact David Bigot  

Site Internet de Roam : http://www.roam.asso.fr