La crise sanitaire est un test grandeur nature de notre système de santé : les failles du système d’hier ont révélé la fragilité de cette chaîne d’interlocuteurs indispensables dans nos vies. En s’appuyant sur la blockchain, MoneyTrack a réussi à déployer des solutions tiers-payant qui permettent d’optimiser les relations entre les assureurs, les assurés et les praticiens. Christophe Doré, CEO de Moneytrack, nous présente ces solutions qui révolutionnent déjà notre quotidien.
Pendant la crise sanitaire, le secteur de la santé a été mis à rude épreuve. La blockchain a réussi, dans ce contexte difficile, à s’imposer pour proposer des programmes de tiers payant. Comment expliquez-vous cette réussite ?
MoneyTrack est une plateforme de paiement qui facilite la création d’écosystèmes, un accélérateur de lancement de nouveaux services et surtout une très belle opportunité d’ouverture pour l’assureur à des tiers. Nous diminuons sensiblement le coût de gestion back-office des complémentaires santé, en augmentant la sécurité et la fiabilité de son écosystème digital.
MoneyTrack répond à 2 éléments clés de l’indemnisation d’assurance : le déploiement d’infrastructure et la transparence.
Nous avons réussi à satisfaire tous les acteurs de la chaîne de valeur :
- L’assureur qui allège ses coûts de gestion et offre un service différenciant pour ses contrats collectifs.
- L’assuré qui n’avance plus les frais et voit son parcours de soin facilité : recherche du praticien, prise de rendez-vous, paiement et remboursement.
- Le praticien qui attire une nouvelle patientèle et voit sa consultation réglée directement par notre plateforme en 24h, avec un service plus complet et moins cher qu’un paiement par carte bancaire.
Quels sont les éléments qui permettent à la blockchain de réussir là où les autres systèmes ont échoué ?
Les complémentaires santé étaient déjà dans une démarche de digitalisation et de simplification de leurs processus.
Chez MoneyTrack, tout est parti d’un programme de R&D qui nous a permis d’authentifier la signature d’un individu via son téléphone mobile dans notre blockchain, sans intermédiaire.
En décentralisant notre solution, il devient désormais très facile de déployer des moyens de paiement tout en s’affranchissant des problèmes de connexion à de grands systèmes d’information pour le réseau de partenaires.
La solution de tiers- payant proposée par MoneyTrack repose sur des applications mobiles simples, connectées à une blockchain, elle-même connectée aux garanties des contrats santé de l’assureur.
La blockchain permet ainsi de « notarier » les documents (facture du praticien, décompte reste à charge..) et historiser les transactions.
Les smart-contracts permettent de vérifier l’authenticité des acteurs, les garanties contractuelles, et d’exécuter automatiquement les remboursements, le tout en toute transparence.
Pour les sceptiques, est-ce que la donnée garantit une sécurisation des données personnelles surtout lorsqu’elles sont d’ordre médical ?
Nous ne véhiculons pas de données d’ordre médical mais seulement des informations de transaction : un assuré a payé chez un praticien. C’est le propre de la blockchain de rendre anonyme les acteurs et les transactions et de ne révéler l’information qu’aux auteurs-même de cette transaction.
Dans le monde du paiement mais aussi de l’assurance – et plus encore quand il s’agit de santé, tout repose sur la confiance. Il était essentiel que nous soyons en mesure de rassurer sur ces sujets. Nous avons donc réalisé une étude d’impact auprès du Cabinet Lexing A. Bensoussan, qui a conclu à la conformité juridique et technique de notre solution logicielle au regard de la réglementation sur la protection des données personnelles.
La crise sanitaire a également soulevé des questions quant à la précarité. Dans quelle mesure, le paiement fléché permet de lutter contre ce problème ?
Relancer l’économie, éviter la précarité et mesurer les impacts des politiques publiques : voilà l’immense défi que vont devoir relever les États pour assurer une sortie de crise encore fébrile.
Pour cela, les pouvoirs publics vont démultiplier les politiques incitatives et accorder des fonds pour soutenir les plus précaires.
On constate néanmoins qu’une grande partie des fonds sociaux ne sont pas utilisés pour causes de démarches administratives fastidieuses, manque de communication ou tout simplement l’incapacité d’avancer les frais avant d’être remboursé.
Des milliards d’euros sont débloqués en France ou en Europe, soulevant à cette occasion deux grandes questions : comment être sûr que cet argent est bien dirigé et utilisé à bon escient ?
L’avantage du paiement fléché est qu’il garantit la bonne affectation des fonds : le paiement est circonscrit dans un réseau de partenaires référencés, ou conditionné (en montant, plafonds, fréquence, et bénéficiaire).
Pensez-vous que la blockchain est vouée à jouer un rôle de plus en plus important dans la gestion des fonds publics, et par extension des politiques publiques ?
Chez MoneyTrack, nous en sommes convaincus et nous travaillons sur ces sujets de paiement dirigé depuis 2018.
Notre conseiller, Alexis COLLOMB, titulaire de la chaire de Finances du CNAM, estime que le marché du paiement dirigé est en constante progression et l’évalue entre 3 et 5% du PIB mondial.
Dans ce contexte, la blockchain se révèle être une solution de premier ordre : son infrastructure décentralisée permet d’accélérer le déploiement des politiques publiques, tout en organisant et contrôlant les échanges entre les différentes parties prenantes.